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Michele Esso Ebongue

posté le 13-04-2008 à 11:23:19

Un cliché de vie de femme !

Les traditions animistes ancestrales continuent de courir. Mais, comme toute chose mal conservée, elles perdent progressivement de leur authenticité et sont, quelques fois, travesties par une application approximative et même souvent odieuse.

La célébration de la mort comme celle de la naissance obéissent à une symbolique sociale bien précise. La peur de la mort impose qu’il faille absolument la repousser, l’éloigner à travers des rites. Il en va de même pour le veuvage. Théoriquement, les rites du veuvage chez les Douala pourraient se résumer en quatre grands moments: les lamentations, la purification et l’obole des femmes, la neuvaine et le port du deuil proprement dit. La mort du mari est une épreuve particulièrement éprouvante. Au-delà du trouble émotionnel de la perte d’un être cher, la veuve doit se conformer à un certain nombre d’exigences qui, avec l’emprise du modernisme, ont pris des connotations regrettables, du moment où leur valeur originelle s’effrite, lorsqu’elle n’est pas simplement méconnue. C’est ainsi que, dès la disparition du mari, l’organisation des funérailles devient la plateforme de toutes sortes de règlement de comptes parfois injustifiés, mais sous le couvert de la tradition. Toujours est-il que commence, pour la veuve, une semaine intrépide où il faut faire face à une série d’obligations. Obligations financières pour l’ordonnancement des cérémonies funéraires, la décoration du funérarium, l’achat du cercueil et vêtements du décédé, la location des bâches et des chaises, ainsi que l’achat de la boisson et la préparation des repas à servir aux personnes qui se sont installées au domicile, etc. L’essentiel des rites commence la veille de l’enterrement. La veillée comporte un programme de prières et de recueillement chrétien, commun à tous. Au petit matin, les sœurs et les femmes du patelin du défunt s’installent dans un coin de la cour, et forment un cercle à l’intérieur duquel la veuve viendra danser et pleurer son époux. Sonorités et chants particuliers composent l’"Essewe" qui, en d’autres circonstances, suscite beaucoup de joie et un certain plaisir des yeux et d’écoute.

C’est en réalité un exutoire qui devrait permettre à la veuve de crier sa peine, d’extérioriser sa douleur, sous forme de chants dont elle dit les paroles. Le tout accompagné des maracas, de cymbales et de tambours. Le reste de la cérémonie se déroule presque tranquillement, conformément au programme annoncé, jusqu’à la mise en terre. Juste après, la veuve est désormais confiée à ses belles- sœurs, presque à leur merci. Elle n’a plus le droit de sortir, sauf dans des cas exceptionnels. Ce sera le cas le troisième jour après l’enterrement : elle se rendra sur la tombe de son époux pour y déposer des fleurs. A son retour et, précisément, dans l’après-midi (aux environs de 16h), on lui coupera les cheveux. Sa chambre et son lit seront entourés de tiges de "l’arbre de la paix". Sous son matelas, on posera des feuilles de bananier séchées. Tout ceci, pour la protéger des esprits chagrins, porteurs de malédictions, dit-on. C’est également le lieu du règlement de l’obole des belles-sœurs. Cette exigence est péremptoire et, selon certaines femmes, elle sert à dédommager les belles sœurs qui ont tout perdu, à savoir, leur frère, et ses biens qui, pour la plupart, appartenaient à leur père: la tradition commande en effet que ces biens reviennent à la veuve et aux enfants du défunt. Il est aussi question de déterminer le repas que la veuve doit préparer, en prélude à la neuvaine. Cette agape doit comporter trois mets différents, dont nécessairement le Ngondo et les Miondos (mets de pistaches et lamelles de bâtons de manioc) : ce mets est en effet au centre du cérémonial de l’eau. Aux aurores du neuvième jour après l’enterrement, la veuve est conduite à la rivière pour la pratique du rite de la purification.

Epreuve du feu

Il s’agit, en réalité, de chasser toute entreprise funeste en invoquant le mort, pour qu’il intercède auprès des ancêtres. Il s’agit d’inviter l’eau de la rivière à emporter avec elle toutes les malédictions, de telle sorte que la mort ne frappe plus cette famille. On offrira donc à l’eau qui coule ce mets de pistaches, ainsi que les lamelles de bâtons de manioc, accompagnés de bière. C’est une épreuve difficile, au cours de laquelle la veuve n’a plus aucune intimité. Elle est entourée d’une pléthore de femmes, surtout de sa belle famille, certaines compatissantes, d’autres malicieuses. Elles profitent généralement de cette circonstance pour dire toutes sortes d’obscénités et humilier la veuve. C’est dans ces conditions que la veuve sera ceinte d’une corde comportant neuf nœuds, en signe de chasteté, tout au moins pendant la période du port de deuil. Ce cordon noué ne sera défait que si un autre prétendant se manifeste de manière décisive. Il devra donc, à ce qu’on dit, reverser une importante somme d’argent à la veuve, avant de couper le cordon et de bénéficier des faveurs de l’éplorée. A la sortie de l’eau, la veuve arbore donc sa tenue bleue, sous laquelle on trouve des sous-vêtements de même couleur. Dans certaines familles, une procession est organisée avec la pratique de l’Essewe. Pendant son exécution, on rappelle à la veuve son nouveau statut, en même temps qu’on lui assigne un nouveau nom : Moukoussa (veuve). Dès que le cortège retour se met en branle, des femmes changent le décor de la chambre dans le domicile de la veuve, dans laquelle elles installent des rideaux et draps bleus de même que les autres plantes. Tous ces objets seront calcinés, et ordre sera donné à la veuve de traverser neuf fois les flammes du feu ainsi allumé. A la dernière enjambée, elle se dirigera directement dans sa chambre sans se retourner, au risque de se faire rattraper par les mauvais esprits. Dès qu’elle accède à sa chambre, sa belle-sœur (la gardienne de la veuve) va la faire asseoir neuf fois sur son lit. Ce dernier rite se déroule entre 4 h30 du matin et 7h. A 7h justement, toute la famille se retrouve au cimetière. La doyenne des gardiennes de la veuve lui lavera son visage, ses mains, ses pieds en professant des intentions positives pour l’avenir, surtout pour la progéniture du défunt, en invoquant tous les précédents morts de la famille. La veuve et ses enfants seront conviés à traverser trois fois les pieds de la tombe. A son retour du cimetière, la veuve sera automatiquement ramenée dans sa chambre et elle n’aura plus droit de sortir de sa concession, pendant trois mois.


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posté le 13-04-2008 à 11:17:27

Hymne à la femme

Sans avoir la prétention d’expertise quelconque sur les questions liées à la Femme,  je suis une femme.  Et parce que je le suis, je crois avoir la perception, (même si elle pourrait à tort être taxée de partisane) de ce que nous vivons, de ce que nous sommes capables d’accepter et j’insiste là –dessus de ce que nous sommes capables de faire.

 

Je pense particulièrement à mes fils en commettant ses quelques lignes froides. Pour la postérité, qu’ils respectent, et je verse volontiers dans l’exagération, en ajoutant, qu’ils circonscrivent bien cet &Ecirc;tre mystique, sensible et forte à la fois qu’est LA FEMME.

 

Enfin, je suis fière d’être une femme et j’assume avec la tête haute tous les qualificatifs sympathiques, parfois violemment et volontairement méchants… car à mon sens, seul un &Ecirc;tre digne d’intérêt peut susciter autant d’attentions : LA FEMME.

 

 

 

 

Faut-il se mettre en colère Femme ? Où se remettre en question ? S’interroger sur cette violence, invisible, difficile à démontrer et pourtant si quotidienne et si banalisée qu’on se surprendrait à la ranger dans la catégorie des choses normales.

Faut-il donc accepter que la Femme, finalement qu’on le veuille ou non, soit le centre de tout, et pour, je ne dirais pas ce privilège, d’avoir une place aussi incontournable, doit être traitée de tous les mots et  maux.

Et pourtant, il ya bien longtemps que la légitime problématique féminine et féministe fait lentement son chemin. Sous ce que la gente masculine appelle ironiquement et avec un brin de complexe mal dissimulé : Les revendications.

 Des plus brillantes et pour certains, audacieuses ont mis les pieds dans le plat et l’on payé par bien de quolibets, parfois savamment orchestrés par un autre… ou plusieurs femmes. Simplement pour avoir dit tout haut, tout ce que bien d’entre-nous femmes pensons tout bas. Pour avoir osé s’exprimer tout court, aussi bien par son intellect, que par sa différence, surtout si tout cela s’extasie par une carrière intéressante, ou un parcours singulier. La célébrité et la témérité, pour ne pas les nommer, de ces quelques unes –rares-  comme De Beauvoir- Clara Zetkin- ont bien déterminé les journées comme celle du 8 mars et mieux, d’autres avancées sur la condition de la femme. La nôtre.

C’est ainsi que, du sexe faible, à l’être fragile, sensible, la femme est le socle par excellence de toutes les violences. A elle seule, on pourrait décliner au moins une soixantaine d’appellations,  uniquement  pour la désigner. Qu’est-ce qui pourrait le justifier ? Comment pouvons-nous l’accepter ?  Femmes, toutes que nous soyons, en couple ou seule, nous y sommes confrontées tous les jours, dans nos divers environnements (dans nos maisons, au sein de nos entreprises, des regroupements ou associations…)!

Le petit dictionnaire, non exhaustif et alphabétiquement incorrect, que nous avons concocté en puisant dans notre contexte, pour la circonstance, la semaine de la femme, est révélateur et rappelle un passage inédit dans La colère de Samson : « Femme, enfant, malade, douze fois impure » Rien que pour Elle. Car, autant elle inspire de la passion saine et positive, autant cette même passion appropriative, entraîne une dépréciation rapide et forte, sans aucun discernement, ni aucune limite.

Pour dire que, l’homme de sexe masculin qui parcourra ces quelques lignes, devrait ne pas s’enorgueillir du fait qu’une femme s’interroge sur la violence féminine. Il devrait plutôt relire ce texte et voir à quel point nous les estimons vulnérables. Loin d’ignorer et de sous-estimer leur forte responsabilité pour ce qui est de l’expression de leurs faiblesses (coups et injures), nous avons pensé que pour la semaine de réflexion dédiée à la femme, un miroir s’impose également à Elle.

Il ne s’agit absolument pas d’être en accord avec ces propos, qui pourraient déplaire à quelques âmes précieuses. Notre ambition est de susciter le débat sous un autre prisme et toutes les réactions sont les bienvenues et seront accueillies avec respect et admiration. Car cela aura le mérite de pousser plus loin encore la dénonciation. Au-delà du refus pur et simple de toutes ces arguties avilissantes et réductrices,  s’interroger également sur l’autre…vectrice sournoise de cette ignominie. Nous-mêmes !

 


 
 
posté le 13-04-2008 à 11:10:50

Hymne à la femme

 

Sans avoir la prétention d’expertise quelconque sur les questions liées à la Femme,  je suis une femme.  Et parce que je le suis, je crois avoir la perception, (même si elle pourrait à tort être taxée de partisane) de ce que nous vivons, de ce que nous sommes capables d’accepter et j’insiste là –dessus de ce que nous sommes capables de faire.

 

Je pense particulièrement à mes fils en commettant ses quelques lignes froides. Pour la postérité, qu’ils respectent, et je verse volontiers dans l’exagération, en ajoutant, qu’ils circonscrivent bien cet &Ecirc;tre mystique, sensible et forte à la fois qu’est LA FEMME.

 

Enfin, je suis fière d’être une femme et j’assume avec la tête haute tous les qualificatifs sympathiques, parfois violemment et volontairement méchants… car à mon sens, seul un &Ecirc;tre digne d’intérêt peut susciter autant d’attentions : LA FEMME.

 

 

 

REFLEXION! 

 

Faut-il se mettre en colère Femme ? Où se remettre en question ? S’interroger sur cette violence, invisible, difficile à démontrer et pourtant si quotidienne et si banalisée qu’on se surprendrait à la ranger dans la catégorie des choses normales.

Faut-il donc accepter que la Femme, finalement qu’on le veuille ou non, soit le centre de tout, et pour, je ne dirais pas ce privilège, d’avoir une place aussi incontournable, doit être traitée de tous les mots et  maux.

Et pourtant, il ya bien longtemps que la légitime problématique féminine et féministe fait lentement son chemin. Sous ce que la gente masculine appelle ironiquement et avec un brin de complexe mal dissimulé : Les revendications.

 Des plus brillantes et pour certains, audacieuses ont mis les pieds dans le plat et l’on payé par bien de quolibets, parfois savamment orchestrés par un autre… ou plusieurs femmes. Simplement pour avoir dit tout haut, tout ce que bien d’entre-nous femmes pensons tout bas. Pour avoir osé s’exprimer tout court, aussi bien par son intellect, que par sa différence, surtout si tout cela s’extasie par une carrière intéressante, ou un parcours singulier. La célébrité et la témérité, pour ne pas les nommer, de ces quelques unes –rares-  comme De Beauvoir- Clara Zetkin- ont bien déterminé les journées comme celle du 8 mars et mieux, d’autres avancées sur la condition de la femme. La nôtre.

C’est ainsi que, du sexe faible, à l’être fragile, sensible, la femme est le socle par excellence de toutes les violences. A elle seule, on pourrait décliner au moins une soixantaine d’appellations,  uniquement  pour la désigner. Qu’est-ce qui pourrait le justifier ? Comment pouvons-nous l’accepter ?  Femmes, toutes que nous soyons, en couple ou seule, nous y sommes confrontées tous les jours, dans nos divers environnements (dans nos maisons, au sein de nos entreprises, des regroupements ou associations…)!

Le petit dictionnaire, non exhaustif et alphabétiquement incorrect, que nous avons concocté en puisant dans notre contexte, pour la circonstance, la semaine de la femme, est révélateur et rappelle un passage inédit dans La colère de Samson : « Femme, enfant, malade, douze fois impure » Rien que pour Elle. Car, autant elle inspire de la passion saine et positive, autant cette même passion appropriative, entraîne une dépréciation rapide et forte, sans aucun discernement, ni aucune limite.

Pour dire que, l’homme de sexe masculin qui parcourra ces quelques lignes, devrait ne pas s’enorgueillir du fait qu’une femme s’interroge sur la violence féminine. Il devrait plutôt relire ce texte et voir à quel point nous les estimons vulnérables. Loin d’ignorer et de sous-estimer leur forte responsabilité pour ce qui est de l’expression de leurs faiblesses (coups et injures), nous avons pensé que pour la semaine de réflexion dédiée à la femme, un miroir s’impose également à Elle.

Il ne s’agit absolument pas d’être en accord avec ces propos, qui pourraient déplaire à quelques âmes précieuses. Notre ambition est de susciter le débat sous un autre prisme et toutes les réactions sont les bienvenues et seront accueillies avec respect et admiration. Car cela aura le mérite de pousser plus loin encore la dénonciation. Au-delà du refus pur et simple de toutes ces arguties avilissantes et réductrices,  s’interroger également sur l’autre…vectrice sournoise de cette ignominie. Nous-mêmes !

 

 

 

 

 

 

MATERNITE! 

Dans mes entrailles tu gis

D’un sens à l’autre tu fais

Des allées et venues

Au même rythme, mon ventre bouge

Signe que tu es bien en vie

Je revis ma transformation

D’une maigreur chétive

A ma flatulence allure

Au point d’en perdre « l’ostensibilité » de mes orteils

Imperturbable, tu faisais ton bonhomme de chemin

A quand la douleur !

M’exclamai-je impatiente de te voir

Impatiente de retrouver mon corps aussi !

Vivement le bonheur, devrais-je dire !

Mais la coercition Céleste est implacable

Femme ! Tu enfanteras dans la douleur 

Un cocktail savamment dosé, de souffrances et de gémissements

 

La suprématie de la Nature

Indubitablement plus subtile que la science

Au défi des délais échographiques,

C’est quand tu veux

A toi l’honneur.

 

Te voilà enfin ! Gros, grand, beau

Première impressionnée,

Je te regarde, silencieusement je me dis

Faisant fis comme par miracle  de mes contusions,

C’est bien moi qui ai pu te mettre au monde ?

Comment suis-je parvenue ?

Aux oubliettes les instants corsés !

Tu es là et c’est ce qui compte !

 

 

 

 

 

 

 

 

Un cliché de vie de femme !

Tradition et Modernité: Rites de Veuvage chez les Douala

Les traditions animistes ancestrales continuent de courir. Mais, comme toute chose mal conservée, elles perdent progressivement de leur authenticité et sont, quelques fois, travesties par une application approximative et même souvent odieuse.

La célébration de la mort comme celle de la naissance obéissent à une symbolique sociale bien précise. La peur de la mort impose qu’il faille absolument la repousser, l’éloigner à travers des rites. Il en va de même pour le veuvage. Théoriquement, les rites du veuvage chez les Douala pourraient se résumer en quatre grands moments: les lamentations, la purification et l’obole des femmes, la neuvaine et le port du deuil proprement dit. La mort du mari est une épreuve particulièrement éprouvante. Au-delà du trouble émotionnel de la perte d’un être cher, la veuve doit se conformer à un certain nombre d’exigences qui, avec l’emprise du modernisme, ont pris des connotations regrettables, du moment où leur valeur originelle s’effrite, lorsqu’elle n’est pas simplement méconnue. C’est ainsi que, dès la disparition du mari, l’organisation des funérailles devient la plateforme de toutes sortes de règlement de comptes parfois injustifiés, mais sous le couvert de la tradition. Toujours est-il que commence, pour la veuve, une semaine intrépide où il faut faire face à une série d’obligations. Obligations financières pour l’ordonnancement des cérémonies funéraires, la décoration du funérarium, l’achat du cercueil et vêtements du décédé, la location des bâches et des chaises, ainsi que l’achat de la boisson et la préparation des repas à servir aux personnes qui se sont installées au domicile, etc. L’essentiel des rites commence la veille de l’enterrement. La veillée comporte un programme de prières et de recueillement chrétien, commun à tous. Au petit matin, les sœurs et les femmes du patelin du défunt s’installent dans un coin de la cour, et forment un cercle à l’intérieur duquel la veuve viendra danser et pleurer son époux. Sonorités et chants particuliers composent l’"Essewe" qui, en d’autres circonstances, suscite beaucoup de joie et un certain plaisir des yeux et d’écoute.

C’est en réalité un exutoire qui devrait permettre à la veuve de crier sa peine, d’extérioriser sa douleur, sous forme de chants dont elle dit les paroles. Le tout accompagné des maracas, de cymbales et de tambours. Le reste de la cérémonie se déroule presque tranquillement, conformément au programme annoncé, jusqu’à la mise en terre. Juste après, la veuve est désormais confiée à ses belles- sœurs, presque à leur merci. Elle n’a plus le droit de sortir, sauf dans des cas exceptionnels. Ce sera le cas le troisième jour après l’enterrement : elle se rendra sur la tombe de son époux pour y déposer des fleurs. A son retour et, précisément, dans l’après-midi (aux environs de 16h), on lui coupera les cheveux. Sa chambre et son lit seront entourés de tiges de "l’arbre de la paix". Sous son matelas, on posera des feuilles de bananier séchées. Tout ceci, pour la protéger des esprits chagrins, porteurs de malédictions, dit-on. C’est également le lieu du règlement de l’obole des belles-sœurs. Cette exigence est péremptoire et, selon certaines femmes, elle sert à dédommager les belles sœurs qui ont tout perdu, à savoir, leur frère, et ses biens qui, pour la plupart, appartenaient à leur père: la tradition commande en effet que ces biens reviennent à la veuve et aux enfants du défunt. Il est aussi question de déterminer le repas que la veuve doit préparer, en prélude à la neuvaine. Cette agape doit comporter trois mets différents, dont nécessairement le Ngondo et les Miondos (mets de pistaches et lamelles de bâtons de manioc) : ce mets est en effet au centre du cérémonial de l’eau. Aux aurores du neuvième jour après l’enterrement, la veuve est conduite à la rivière pour la pratique du rite de la purification.

Epreuve du feu

Il s’agit, en réalité, de chasser toute entreprise funeste en invoquant le mort, pour qu’il intercède auprès des ancêtres. Il s’agit d’inviter l’eau de la rivière à emporter avec elle toutes les malédictions, de telle sorte que la mort ne frappe plus cette famille. On offrira donc à l’eau qui coule ce mets de pistaches, ainsi que les lamelles de bâtons de manioc, accompagnés de bière. C’est une épreuve difficile, au cours de laquelle la veuve n’a plus aucune intimité. Elle est entourée d’une pléthore de femmes, surtout de sa belle famille, certaines compatissantes, d’autres malicieuses. Elles profitent généralement de cette circonstance pour dire toutes sortes d’obscénités et humilier la veuve. C’est dans ces conditions que la veuve sera ceinte d’une corde comportant neuf nœuds, en signe de chasteté, tout au moins pendant la période du port de deuil. Ce cordon noué ne sera défait que si un autre prétendant se manifeste de manière décisive. Il devra donc, à ce qu’on dit, reverser une importante somme d’argent à la veuve, avant de couper le cordon et de bénéficier des faveurs de l’éplorée. A la sortie de l’eau, la veuve arbore donc sa tenue bleue, sous laquelle on trouve des sous-vêtements de même couleur. Dans certaines familles, une procession est organisée avec la pratique de l’Essewe. Pendant son exécution, on rappelle à la veuve son nouveau statut, en même temps qu’on lui assigne un nouveau nom : Moukoussa (veuve). Dès que le cortège retour se met en branle, des femmes changent le décor de la chambre dans le domicile de la veuve, dans laquelle elles installent des rideaux et draps bleus de même que les autres plantes. Tous ces objets seront calcinés, et ordre sera donné à la veuve de traverser neuf fois les flammes du feu ainsi allumé. A la dernière enjambée, elle se dirigera directement dans sa chambre sans se retourner, au risque de se faire rattraper par les mauvais esprits. Dès qu’elle accède à sa chambre, sa belle-sœur (la gardienne de la veuve) va la faire asseoir neuf fois sur son lit. Ce dernier rite se déroule entre 4 h30 du matin et 7h. A 7h justement, toute la famille se retrouve au cimetière. La doyenne des gardiennes de la veuve lui lavera son visage, ses mains, ses pieds en professant des intentions positives pour l’avenir, surtout pour la progéniture du défunt, en invoquant tous les précédents morts de la famille. La veuve et ses enfants seront conviés à traverser trois fois les pieds de la tombe. A son retour du cimetière, la veuve sera automatiquement ramenée dans sa chambre et elle n’aura plus droit de sortir de sa concession, pendant trois mois.

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VIE DE FEMME !

 

Comment ne pas se laisser emporter

Comment résister à une bourrasque de mots doux

Et de présence permanente, rassurante….

Comment résister si enfin ! On se sent aimée, existée.

Quelle serait la limite entre la séduction  et la sincérité

Où se situe la barrière entre le jeu et la réalité

Le désir, l’attirance et l’amour

Comment donc imaginer qu’il n y a pas de différence

De différence que dans la conception

De différence que dans la sensibilité

De différence que dans l’intégrité

Femme rime avec don de soi

Femme rime avec amour générosité

Femme rime avec amour patience,

Pourtant,

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posté le 13-04-2008 à 10:33:38

DOUALA, la pauvre

Mes mères, mes sœurs, mes pères et mes frères,

Où va donc ainsi Douala sans faste ?

 

Je me le demande, et je vous le demande…

Où donc va notre Douala, hier fleuron du Cameroun ?

 

Il y a de la douleur à ne plus entendre au fond de l’estuaire le chant des piroguiers

Il y a de la douleur à voir s’effriter l’âme de mon peuple Sawa

Il y a de la douleur, oui, il y a de la douleur


Je vous le dis

Il y a de la douleur au vu de la braderie insensée du patrimoine

Il y a de la douleur à voir nos hauts lieux traditionnels profanés

Il y a de la douleur à voir nos sanctuaires souillés sans fin ni vergogne

Il y a de la douleur à côtoyer la laideur urbaine

Il y a de la douleur à frayer avec la décrépitude de nos terroirs

 

Où donc va Douala de ce mauvais pas ?

Je me demande, et je vous le demande…

 

Il y a de la douleur à voir les jeunes filles se prostituer

Il y a de la douleur à voir notre mémoire bafouée

Il y a de la douleur à savoir la Pagode aux mains des marchands

Il y a de la douleur à voir que le preux Rudolph ne fait pas d’émules


Mes mères, mes sœurs, mes pères et mes frères,

Où allons nous de ce pas sans foi, de ce pas vacillant ?

Où nous situons nous dans ce monde global ?

 

Je vous le demande et je vous le demande…

Il y a de la douleur à tous les paliers

Il y a de la douleur face à l’incurie familiale

Il y a de la douleur à entendre les éclats de voix acérés de la zizanie

Il y a de la douleur face à la misère morale

Il y a de la douleur devant le rejet de l’école

Il y a de la douleur à vivre les méfaits de l’obscurantisme

Il y a de la douleur, je vous dis,

Il y a de la douleur tout plein en mon cœur Sawa


Michèle ESSO EBONGUE

 


 
 
posté le 13-04-2008 à 10:25:27

Bonjour à tous!

La nécessité de créer un blog est impérative et me permet de regrouper dans un espace précis mes expériences, mon parcours. Bref, mon vécu. Pour mes enfants aussi sait-on jamais, ils pourront y retrouver une partie de leur histoire et ce sera à chacun d'apprécier.

Pour le moment, mon sentiment est en fait de partager le livre de ma vie, bien entendu, en restant discrète sur des données qui peuvent déranger une tierce personne.

C'est donc un cerveau sain, dans un esprit et un corps sains qui va piloter l'ensemble des informations liées à ma personne. Toutes les coupures de presse etc.

Alors, ne soyez pas trop dure, mais délectez-vous plutôt.

 

A Vous! 

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Commentaires

 

1. aufrey  le 13-04-2008 à 08:42:17  (site)

Bienvenue sur vef blog,ton style promet,ce sera donc avec plaisir que les vefblogueurs xploreront ton p'tit monde:-))) take care!

2. Lhouria  le 13-04-2008 à 08:44:08  (site)

Salut et bienvenue sur Vef' ! En effet, tu as un très bon style.
Bonne journée

 
 
 
 

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