Sans avoir la prétention d’expertise quelconque sur les questions liées à la Femme, je suis une femme. Et parce que je le suis, je crois avoir la perception, (même si elle pourrait à tort être taxée de partisane) de ce que nous vivons, de ce que nous sommes capables d’accepter et j’insiste là –dessus de ce que nous sommes capables de faire.
Je pense particulièrement à mes fils en commettant ses quelques lignes froides. Pour la postérité, qu’ils respectent, et je verse volontiers dans l’exagération, en ajoutant, qu’ils circonscrivent bien cet Être mystique, sensible et forte à la fois qu’est LA FEMME.
Enfin, je suis fière d’être une femme et j’assume avec la tête haute tous les qualificatifs sympathiques, parfois violemment et volontairement méchants… car à mon sens, seul un Être digne d’intérêt peut susciter autant d’attentions : LA FEMME.
REFLEXION!
Faut-il se mettre en colère Femme ? Où se remettre en question ? S’interroger sur cette violence, invisible, difficile à démontrer et pourtant si quotidienne et si banalisée qu’on se surprendrait à la ranger dans la catégorie des choses normales.
Faut-il donc accepter que la Femme, finalement qu’on le veuille ou non, soit le centre de tout, et pour, je ne dirais pas ce privilège, d’avoir une place aussi incontournable, doit être traitée de tous les mots et maux.
Et pourtant, il ya bien longtemps que la légitime problématique féminine et féministe fait lentement son chemin. Sous ce que la gente masculine appelle ironiquement et avec un brin de complexe mal dissimulé : Les revendications.
Des plus brillantes et pour certains, audacieuses ont mis les pieds dans le plat et l’on payé par bien de quolibets, parfois savamment orchestrés par un autre… ou plusieurs femmes. Simplement pour avoir dit tout haut, tout ce que bien d’entre-nous femmes pensons tout bas. Pour avoir osé s’exprimer tout court, aussi bien par son intellect, que par sa différence, surtout si tout cela s’extasie par une carrière intéressante, ou un parcours singulier. La célébrité et la témérité, pour ne pas les nommer, de ces quelques unes –rares- comme De Beauvoir- Clara Zetkin- ont bien déterminé les journées comme celle du 8 mars et mieux, d’autres avancées sur la condition de la femme. La nôtre.
C’est ainsi que, du sexe faible, à l’être fragile, sensible, la femme est le socle par excellence de toutes les violences. A elle seule, on pourrait décliner au moins une soixantaine d’appellations, uniquement pour la désigner. Qu’est-ce qui pourrait le justifier ? Comment pouvons-nous l’accepter ? Femmes, toutes que nous soyons, en couple ou seule, nous y sommes confrontées tous les jours, dans nos divers environnements (dans nos maisons, au sein de nos entreprises, des regroupements ou associations…)!
Le petit dictionnaire, non exhaustif et alphabétiquement incorrect, que nous avons concocté en puisant dans notre contexte, pour la circonstance, la semaine de la femme, est révélateur et rappelle un passage inédit dans La colère de Samson : « Femme, enfant, malade, douze fois impure » Rien que pour Elle. Car, autant elle inspire de la passion saine et positive, autant cette même passion appropriative, entraîne une dépréciation rapide et forte, sans aucun discernement, ni aucune limite.
Pour dire que, l’homme de sexe masculin qui parcourra ces quelques lignes, devrait ne pas s’enorgueillir du fait qu’une femme s’interroge sur la violence féminine. Il devrait plutôt relire ce texte et voir à quel point nous les estimons vulnérables. Loin d’ignorer et de sous-estimer leur forte responsabilité pour ce qui est de l’expression de leurs faiblesses (coups et injures), nous avons pensé que pour la semaine de réflexion dédiée à la femme, un miroir s’impose également à Elle.
Il ne s’agit absolument pas d’être en accord avec ces propos, qui pourraient déplaire à quelques âmes précieuses. Notre ambition est de susciter le débat sous un autre prisme et toutes les réactions sont les bienvenues et seront accueillies avec respect et admiration. Car cela aura le mérite de pousser plus loin encore la dénonciation. Au-delà du refus pur et simple de toutes ces arguties avilissantes et réductrices, s’interroger également sur l’autre…vectrice sournoise de cette ignominie. Nous-mêmes !
MATERNITE!
Dans mes entrailles tu gis
D’un sens à l’autre tu fais
Des allées et venues
Au même rythme, mon ventre bouge
Signe que tu es bien en vie
Je revis ma transformation
D’une maigreur chétive
A ma flatulence allure
Au point d’en perdre « l’ostensibilité » de mes orteils
Imperturbable, tu faisais ton bonhomme de chemin
A quand la douleur !
M’exclamai-je impatiente de te voir
Impatiente de retrouver mon corps aussi !
Vivement le bonheur, devrais-je dire !
Mais la coercition Céleste est implacable
Femme ! Tu enfanteras dans la douleur
Un cocktail savamment dosé, de souffrances et de gémissements
La suprématie de la Nature
Indubitablement plus subtile que la science
Au défi des délais échographiques,
C’est quand tu veux
A toi l’honneur.
Te voilà enfin ! Gros, grand, beau
Première impressionnée,
Je te regarde, silencieusement je me dis
Faisant fis comme par miracle de mes contusions,
C’est bien moi qui ai pu te mettre au monde ?
Comment suis-je parvenue ?
Aux oubliettes les instants corsés !
Tu es là et c’est ce qui compte !
Un cliché de vie de femme !
Tradition et Modernité: Rites de Veuvage chez les Douala
Les traditions animistes ancestrales continuent de courir.
Mais, comme toute chose mal conservée, elles perdent progressivement de leur
authenticité et sont, quelques fois, travesties par une application
approximative et même souvent odieuse.
La célébration de la mort comme celle de
la naissance obéissent à une symbolique sociale bien précise. La peur de la
mort impose qu’il faille absolument la repousser, l’éloigner à travers des
rites. Il en va de même pour le veuvage. Théoriquement, les rites du veuvage
chez les Douala pourraient se résumer en quatre grands moments: les
lamentations, la purification et l’obole des femmes, la neuvaine et le port du
deuil proprement dit. La mort du mari est une épreuve particulièrement
éprouvante. Au-delà du trouble émotionnel de la perte d’un être cher, la veuve
doit se conformer à un certain nombre d’exigences qui, avec l’emprise du
modernisme, ont pris des connotations regrettables, du moment où leur valeur
originelle s’effrite, lorsqu’elle n’est pas simplement méconnue. C’est ainsi
que, dès la disparition du mari, l’organisation des funérailles devient la
plateforme de toutes sortes de règlement de comptes parfois injustifiés, mais
sous le couvert de la tradition. Toujours est-il que commence, pour la veuve,
une semaine intrépide où il faut faire face à une série d’obligations.
Obligations financières pour l’ordonnancement des cérémonies funéraires, la
décoration du funérarium, l’achat du cercueil et vêtements du décédé, la
location des bâches et des chaises, ainsi que l’achat de la boisson et la
préparation des repas à servir aux personnes qui se sont installées au
domicile, etc. L’essentiel des rites commence la veille de l’enterrement. La
veillée comporte un programme de prières et de recueillement chrétien, commun à
tous. Au petit matin, les sœurs et les femmes du patelin du défunt s’installent
dans un coin de la cour, et forment un cercle à l’intérieur duquel la veuve
viendra danser et pleurer son époux. Sonorités et chants particuliers composent
l’"Essewe" qui, en d’autres circonstances, suscite beaucoup de joie
et un certain plaisir des yeux et d’écoute.
C’est en réalité un exutoire qui devrait permettre à la veuve de crier sa
peine, d’extérioriser sa douleur, sous forme de chants dont elle dit les
paroles. Le tout accompagné des maracas, de cymbales et de tambours. Le reste
de la cérémonie se déroule presque tranquillement, conformément au programme
annoncé, jusqu’à la mise en terre. Juste après, la veuve est désormais confiée
à ses belles- sœurs, presque à leur merci. Elle n’a plus le droit de sortir,
sauf dans des cas exceptionnels. Ce sera le cas le troisième jour après
l’enterrement : elle se rendra sur la tombe de son époux pour y déposer des
fleurs. A son retour et, précisément, dans l’après-midi (aux environs de 16h),
on lui coupera les cheveux. Sa chambre et son lit seront entourés de tiges de
"l’arbre de la paix". Sous son matelas, on posera des feuilles de
bananier séchées. Tout ceci, pour la protéger des esprits chagrins, porteurs de
malédictions, dit-on. C’est également le lieu du règlement de l’obole des
belles-sœurs. Cette exigence est péremptoire et, selon certaines femmes, elle
sert à dédommager les belles sœurs qui ont tout perdu, à savoir, leur frère, et
ses biens qui, pour la plupart, appartenaient à leur père: la tradition
commande en effet que ces biens reviennent à la veuve et aux enfants du défunt.
Il est aussi question de déterminer le repas que la veuve doit préparer, en
prélude à la neuvaine. Cette agape doit comporter trois mets différents, dont
nécessairement le Ngondo et les Miondos (mets de pistaches et lamelles de
bâtons de manioc) : ce mets est en effet au centre du cérémonial de l’eau. Aux
aurores du neuvième jour après l’enterrement, la veuve est conduite à la
rivière pour la pratique du rite de la purification.
Epreuve du feu
Il s’agit, en réalité, de chasser toute entreprise funeste en invoquant le
mort, pour qu’il intercède auprès des ancêtres. Il s’agit d’inviter l’eau de la
rivière à emporter avec elle toutes les malédictions, de telle sorte que la
mort ne frappe plus cette famille. On offrira donc à l’eau qui coule ce mets de
pistaches, ainsi que les lamelles de bâtons de manioc, accompagnés de bière.
C’est une épreuve difficile, au cours de laquelle la veuve n’a plus aucune
intimité. Elle est entourée d’une pléthore de femmes, surtout de sa belle
famille, certaines compatissantes, d’autres malicieuses. Elles profitent
généralement de cette circonstance pour dire toutes sortes d’obscénités et
humilier la veuve. C’est dans ces conditions que la veuve sera ceinte d’une
corde comportant neuf nœuds, en signe de chasteté, tout au moins pendant la
période du port de deuil. Ce cordon noué ne sera défait que si un autre
prétendant se manifeste de manière décisive. Il devra donc, à ce qu’on dit,
reverser une importante somme d’argent à la veuve, avant de couper le cordon et
de bénéficier des faveurs de l’éplorée. A la sortie de l’eau, la veuve arbore
donc sa tenue bleue, sous laquelle on trouve des sous-vêtements de même
couleur. Dans certaines familles, une procession est organisée avec la pratique
de l’Essewe. Pendant son exécution, on rappelle à la veuve son nouveau statut,
en même temps qu’on lui assigne un nouveau nom : Moukoussa (veuve). Dès que le
cortège retour se met en branle, des femmes changent le décor de la chambre
dans le domicile de la veuve, dans laquelle elles installent des rideaux et
draps bleus de même que les autres plantes. Tous ces objets seront calcinés, et
ordre sera donné à la veuve de traverser neuf fois les flammes du feu ainsi
allumé. A la dernière enjambée, elle se dirigera directement dans sa chambre
sans se retourner, au risque de se faire rattraper par les mauvais esprits. Dès
qu’elle accède à sa chambre, sa belle-sœur (la gardienne de la veuve) va la faire
asseoir neuf fois sur son lit. Ce dernier rite se déroule entre 4 h30 du matin
et 7h. A 7h justement, toute la famille se retrouve au cimetière. La doyenne
des gardiennes de la veuve lui lavera son visage, ses mains, ses pieds en
professant des intentions positives pour l’avenir, surtout pour la progéniture
du défunt, en invoquant tous les précédents morts de la famille. La veuve et
ses enfants seront conviés à traverser trois fois les pieds de la tombe. A son
retour du cimetière, la veuve sera automatiquement ramenée dans sa chambre et
elle n’aura plus droit de sortir de sa concession, pendant trois mois.
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VIE DE FEMME !
Comment ne pas se laisser emporter
Comment résister à une bourrasque de mots doux
Et de présence permanente, rassurante….
Comment résister si enfin ! On se sent aimée, existée.
Quelle serait la limite entre la séduction et la sincérité
Où se situe la barrière entre le jeu et la réalité
Le désir, l’attirance et l’amour
Comment donc imaginer qu’il n y a pas de différence
De différence que dans la conception
De différence que dans la sensibilité
De différence que dans l’intégrité
Femme rime avec don de soi
Femme rime avec amour générosité
Femme rime avec amour patience,
Pourtant,
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