Dans mes entrailles tu gis
D’un sens à l’autre tu fais
Des allées et venues
Au même rythme, mon ventre bouge
Signe que tu es bien en vie
Je revis ma transformation
D’une maigreur chétive
A ma flatulence allure
Au point d’en perdre « l’ostensibilité » de mes orteils
Imperturbable, tu faisais ton bonhomme de chemin
A quand la douleur !
M’exclamai-je impatiente de te voir
Impatiente de retrouver mon corps aussi !
Vivement le bonheur, devrais-je dire !
Mais la coercition Céleste est implacable
Femme ! Tu enfanteras dans la douleur
Un cocktail savamment dosé, de souffrances et de gémissements
La suprématie de la Nature
Indubitablement plus subtile que la science
Au défi des délais échographiques,
C’est quand tu veux
A toi l’honneur.
Te voilà enfin ! Gros, grand, beau
Première impressionnée,
Je te regarde, silencieusement je me dis
Faisant fis comme par miracle de mes contusions,
C’est bien moi qui ai pu te mettre au monde ?
Comment suis-je parvenue ?
Aux oubliettes les instants corsés !
Tu es là et c’est ce qui compte !